Exercice de «gonflage» du poème

 Au contraire de l’exercice précédent, nous proposons maintenant de compléter le texte succinct d’origine, en y ajoutant force détails fantaisistes. On peut ainsi «gonfler» et doubler le volume du
 poème. Ce travail peut se faire collectivement et être très divertissant et donnera aux élèves l’impression de rivaliser avec un texte de Prévert! Après ce travail, on peut se poser ensemble la
 question de savoir si, en réalité, le poème s’améliore grâce aux détails ou s’il perd de son mystère.

 Ce qui suit est le résultat d’un travail en commun. Que Prévert nous pardonne les libertés que nous avons prises!

      Dejeuner du Matin à 7 heures dans la cuisine de la rue des Lilas

      Il a mis le café [de Colombie] dans la tasse [en porcelaine de Limoges]
      Il a mis le lait [écrémé et pasteurisé] dans la tasse de café [brûlant]
      Il a mis le [morceau de] sucre [de canne avec la pince à sucre]
      Avec la petite cuiller [en argent] il a tourné [délicatement le liquide fu-mant]
      Il a bu le café [bruyamment]
      Il a reposé la tasse [sur la table de marbre de la cuisine]
      Sans me parler [en français]
      Sans me regarder [à travers ses lunettes rondes en écaille]
      Il a allumé une cigarette [menthol longue]
      Il s’est levé [de son fauteuil Louis XVI]
      Il a mis son chapeau [de feutre gris] sur sa tête [chevelue]
      Il a mis son manteau de pluie [à la mode]
      Parce qu’il pleuvait [en ce triste jour de novembre]
      Et il est parti sous la pluie [fine d’automne]
      Sans une parole
      Sans me regarder [en face]
      Et moi, j’ai pris ma tête dans ma main [aux ongles rongés]
      Et j’ai pleuré [des larmes de crocodiles].